Le projet de création d’une aire protégée de catégorie III de l’UICN d’une superficie de 400 km2 dans la Réserve faunique de Matane vise à protéger la partie ouest de la chaîne des monts Chic-Chocs dont les sommets s’élèvent jusqu’à 1080 m.
Pourquoi protéger ce territoire?
Raisons justifiant la création d'une aire protégée
Les principales raisons justifiant un tel statut sont :
- On y retrouve une grande proportion de vieilles forêts et de forêts d’intérieur, dont la rareté dans le Bas-Saint-Laurent constitue le problème le plus important des habitats de la région;
- On y retrouve des écosystèmes forestiers exceptionnels;
- On y retrouve des vallées, des milieux humides et des falaises qui sont en carence dans l’ensemble physiographique;
- La conservation de la forêt montagnarde assure la protection de la tête du bassin versant des rivières Matane, Cap-Chat et Cascapédia;
- Cette chaîne abrite de nombreuses espèces menacées ou vulnérables telles la Grive de Bicknell, l’Aigle royal, l’Arlequin plongeur, le Garrot d’Islande, et la Mulette-perlière de l’Est, sans parler du Caribou montagnard;
- Les coupes forestières à des altitudes de 600, 700, 800 et même 900 mètres ne peuvent être considérée comme de l’exploitation durable des forêts, compte tenu de la rigueur du climat, de la très lente reconstitution du couvert forestier à ces altitudes, de la médiocre qualité du bois, de la mince couche de sol organique et de la présence de pentes fortes favorisant l’érosion;
- Au lac Mius on retrouve un phénomène de résurgence aquifère qui permet un phénomène rare de double fraye de la population d’Omble de fontaine;
- La protection de ce territoire améliorerait grandement la connectivité en créant un grand corridor de migration des espèces en association avec le parc de la Gaspésie voisin;
- Cette chaîne constitue un refuge climatique potentiel extraordinaire dans le contexte des changements climatiques avec la diversité de ses habitats variant en fonction de l’altitude. Ainsi les espèces en déplacement vers le nord aurait aussi la possibilité de se déplacer en altitude, possibilité d’autant plus importante que, par sa position géographique, la région peut être considérée comme un «cul de sac» pour le déplacement de certaines espèces vers le nord dû à la présence du fleuve;
- La création de ce territoire permettrait l’extension de l’aire du Caribou vers l’ouest, région qu’il a historiquement peuplé;
- Compte tenu du grand nombre d’occurrences d’espèces menacées ou vulnérables sur le territoire et des multiples contraintes à l’exploitation forestière, il est préférable de regrouper l’ensemble de ces éléments dans une même aire;
- La province naturelle des Appalaches et la région ont besoin d’un grand noyau de conservation apte à assurer la préservation de la biodiversité, particulièrement pour les grands mammifères et les oiseaux possédant de grands domaines vitaux tels le Caribou montagnard, l’Aigle royal ou le Pygargue à tête blanche;
- Les Chic-Chocs abritent parmi les plus beaux paysages du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, réalité très peu et trop peu connue de la population et des décideurs et qu’il importe de préserver et de mettre en valeur;
- Les Chic-Chocs possèdent un excellent potentiel de développement récréotouristique pour le tourisme d’aventure, l’écotourisme et les loisirs de plein air;
- Les Chic-Chocs se situent dans la réserve faunique de Matane, un territoire structuré géré par la Sépaq; ce qui facilite d’autant la mise en valeur de ce territoire;
- L’atteinte de la cible de 17 % d’aires protégées en 2020 au Québec nécessite la protection de territoires de grand intérêt et de grande superficie, ce que ce projet offre;
- Sur le plan de l’acceptabilité sociale, quelque 53 scientifiques, organismes et entreprises et près de 10,000 citoyens ayant signé une pétition appuient ce projet.