Historique

Un comité de citoyens, qui avaient une bonne connaissance du territoire des monts Chic-chocs dans la réserve faunique de Matane et qui étaient conscients de sa haute valeur écologique, a été formé au début de l’année 2007 afin de définir et promouvoir un projet d’aire protégée de catégorie III de l’UICN, devant être présenté dans le cadre de la cible de protection de 8 % du territoire québécois qui devait être atteinte en 2008 puis en 2009.

Le gouvernement du Québec a finalement priorisé l’établissement d’aires protégées dans la région nord de la province avec atteinte de la cible de 8,13 % au printemps 2009.

Le comité a poursuivi son travail et transmis le document de présentation du projet à la CRÉ du Bas-Saint-Laurent à l’automne 2009 puis au MDDEP en février 2010. À ce moment, de nouvelles orientations avaient été retenues afin de s’arrimer au processus de planification territoriale régionale dans le cadre de l’approche intégrée et régionalisée instaurée par le MRNF. Dans le contexte de la consultation sur le Plan régional de développement intégré des ressources et du territoire (PRDIRT) du Bas-Saint-Laurent le comité a, en novembre 2010, présenté un mémoire expliquant et justifiant le projet des monts Chic-Chocs. Le projet n’a pas été considéré.

La Conférence régionale des éluEs (CRÉ) du Bas-Saint-Laurent, en collaboration avec sa Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire (CRRNT), lance en mars 2013 une consultation publique sur la proposition de territoires d’intérêt pour la création d’aires protégées au Bas-Saint-Laurent. Le comité y voit une belle opportunité de faire valoir son projet et présente en mai 2013 un nouveau mémoire détaillé sur la proposition des territoires d’intérêt. Le comité se fait féliciter pour la rigueur et la qualité de son travail. Le 13 juin 2013 la CRÉ publie un bilan de la consultation publique où, en complément du territoire d’intérêt de la Rivière Cap-Chat qui correspond à la portion est du projet présenté par le comité, il recommande l’agrandissement vers l’ouest de territoire pour y inclure les sommets des montagnes jusqu’au lac Matane. Ceci ne correspond qu’à une partie du projet présenté par le comité mais c’est tout de même une victoire partielle. L’optimisme règne.

S’ensuit une série d’échanges entre le MDDEP et le MRNF auxquels le comité est exclu mais non les industriels forestiers. Rien ne filtre.

En avril 2014 un gouvernement libéral sous la conduite de Philippe Couillard est élu. L’accent est mis sur l’économie et la question des aires protégées passe sous le tapis. Il n’y a plus de sentiment d’urgence et de volonté politique de créer des aires protégées malgré les engagements antérieurs du gouvernement du Québec à atteindre la cible de 12 % d’aires protégées en 2015 et 17% en 2020.

Suite à l’adoption de la loi 28 en avril 2015, la Conférence régionale des éluEs (CRÉ) du Bas-Saint-Laurent est dissoute. Toute la somme de travail, de frais, d’énergie et de concertation avec le milieu touchant les aires protégées est perdue. Avec l’abolition de la CRÉ disparait aussi notre interlocuteur.

Dans l’entretemps le comité est demeuré actif et plusieurs campagnes d’inventaires scientifiques ont été réalisées par des experts sur le territoire afin d’y identifier des éléments rares ou menacés. Plusieurs dizaines de nouvelles espèces ont ainsi pu être ajoutées à la liste des espèces connues sur ce territoire.